MÉTHODE MELVILLE

« Si l’expérience de création est une aventure qui n’explique pas tout (…), penser l’expérience de création comme un outil de recherche expérimentale / action / création, incite à adopter quelques positions qui permettent, sinon de systématiser des procédures, au moins de tenir compte d’un ensemble de valeurs récurrentes. »

 « Méthode Melville » dans Cairn, P. Baumann, 2021

« PENSER LA RECHERCHE
À partir du travail de ces dernières années, mené autour du projet Moby‑Dick en particulier, avec les collègues et les étudiants concernés par la pensée plastique, nous avons cherché à rassembler aussi synthétiquement et aussi ouvertement que possible les termes qui permettraient de faciliter l’activité de recherche en art. Il ne s’agit pas de règles préétablies théoriquement, mais bien plus simplement de l’observation de facteurs avec lesquels on doit faire. Je ne prétends pas que ce soit LA méthode. C’est ma méthode, une méthode possible potentiellement généralisable pour peu qu’on fasse l’effort de l’adapter à la personnalité de celui ou de celle qui l’emploie et qui, de surcroît, n’a rien d’original. J’ai constaté qu’omettre l’un de ces facteurs affaiblit l’équilibre de l’écosystème de travail. On pourra objecter que la plupart de ces propositions tombent sous le sens. Chacune d’elles peut être expliquée en détail, ce qu’on ne fera pas ici. Toutefois, certaines de ces activités simples ont parfois tendance à être oubliées alors qu’elle s’avèrent cruciales et déterminantes dès lors qu’on cherche à faire vivre avec pragmatisme et esprit pratique la créativité. Cette insistance sur la banalité des faits simples est sans doute aussi ma manière de faire face à la noirceur du monde.
L’énoncé des actions qui suivent possède une tonalité un peu structuraliste au sens où la structure semble régler les opérations. Il n’en est rien et c’est peut-être même l’inverse, penser la structure consiste à penser un pattern de relations (comme ceux qui permettent aux écosystèmes forestiers de trouver leurs équilibres) pour que la logique de création se déploie librement. Autrement dit, la structure n’est rien d’autre que la verbalisation de l’existant tout en constituant un guide pour poursuivre le travail. Peut-être y a-t-il ici également quelque chose qui permet de définir ce que sont ces objets libres : un tissu de relations fragiles. »

P. Baumann, in « Méthode Melville », Cairn, expérience sur le travail du regard, Laboratoire des objets libres, Bordeaux, 2021, p. 177.

 

CONCEVOIR UN « COUTEAU SUISSE » POUR FACILITER L’ APPRENTISSAGE DU TRAVAIL DE RECHERCHE EN ARTS

La méthode Melville résulte des différentes phases de travail qui furent développées tout au long du projet Moby-Dick et dans le cadre de ces ramifications pédagogiques (séances de terrains, atelier et autre expérience d’apprentissage de la recherche). C’est UNE méthode possible parmi DES NOMBREUSES. Elle est faite pour être testée et discutée.

NOTICE DE MONTAGE
Introduction à l’ouvrage Sillage Melville, Bordeaux, PUB, 2020, p. 5-35.
Cette notice de montage présente la « méthode Melville », comment le livre est pensé comme une « machine » (cf. C. Bonnefoi) et notamment comment encore le langage visuel est un outil de démonstration et le faire un moteur de compréhension. Approche résolument pragmatique, y sont abordées les questions de cartographie, de terrain, d’écriture de recherche, de fonction des images, d’entretiens, de logique de fair data, de montage, de cadrage, de pattern de langages, de faire et d’expérience.

MÉTHODE MEVILLE, CONCEPTION D’UN OUTIL CONVIVAL POUR LA RECHERCHE-CRÉATION
Analyse développée de la mise en oeuvre de la méthode Melville à des fins pédagogiques.
Cet article expose les mécanismes de la méthode Melville. Cet outil pédagogique et de recherche fut conçu pour développer avec les étudiant·e·s, chercheuses et chercheurs une conception conviviale de l’activité artistique dans le contexte de pratiques expérimentales de terrain. En réponse aux problématiques écologiques, politiques et sociales, l’auteur avance la thèse d’une recherche-création destinée à développer, par la convivialité, un état d’esprit, la survie, l’équité et l’autonomie créatrice. Autrement dit, la méthode Melville représente un couteau suisse qui doit permettre à chacune et chacun d’éprouver les richesses du faire artistique au contact du réel afin de construire des objets résolument libres. 

ORIGINES ET DÉVELOPPEMENTS