COLLABORER AVEC LE VIVANT
« – Une invite, c’est la manière dont on traduit un objet par ce qu’on a appris.
– C’est-à-dire?
– C’est-à-dire que, si on prend un exemple pour comprendre: quand on voit une poignée de porte, on pense qu’on peut agir sur cette poignée et ouvrir la porte. C’est l’invite de la poignée de porte. »
Conversation entre Anne Consonni et Suzanne Boulet (2022)
COLLABORER AVEC LE VIVANT
Terrain: Centre International d’Art et du Paysage, Vassivière en Limousin
23 > 29 OCTOBRE 2022
Ce projet s’est construit autour de la collaboration avec Anna Consonni et sa proposition: « Quelle posture adopter lorsque l’on se rend quelque part où nous sommes étranger pour travailler pendant une semaine ? Invité·es par le Centre International du Paysage de l’île de Vassivière, il semble indispensable de faire-avec les habitants de cet espace. Il s’agira alors de se poser la question de ce qu’est une collaboration, quelles sont ses modalités, ses impossibilités, ses nécessités ?
Afin d’interroger la collaboration au sein de ce lieu dédié au paysage, nous devrons interroger cette notion. L’histoire du paysage, en art, est représentative du paradigme moderne opposant la Nature à l’être humain. L’Île de Vassivière a une histoire particulière, elle est advenue de la création d’un barrage hydroélectrique entre 1949 et 1952. Certains habitats ont donc été submergés. De quelles manières pourrions-nous étendre cette réflexion sur la collaboration aux habitants non-humain de cet espace ? D’après Muray Bookchin — penseur de l’écologie sociale – penser les relations avec le non-humain implique de repenser les relations entre les individus. Selon lui, la « […] mentalité structurée par les notions de hiérarchie et de domination, où la domination de l’homme sur l’homme a donné naissance au concept de la domination de la nature comme “destin”1. » Ainsi, les relations de pouvoir dans les groupes d’individus doivent être remises en jeu afin de penser d’autres formes de relations possibles et de faire advenir du commun. C’est alors d’une part par nos modalités de faire communauté (au sein de notre groupe déjà constitué) qu’il faudra travailler. D’autre part selon Baptiste Morizot, la crise du vivant est avant tout une « crise de nos relations aux vivants »2. De quelles manières, dans cet espace où nous allons habiter en commun, pouvon-snous penser d’autres manières d’être en relation avec ces individus non-humains ? »
Présentation publique:
vendredi 28 octobre 2022, CIAP Vassivière.
ÉQUIPE
Anna Consonni, doctorante plasticienne invitée. Coordination pédagogique: Pierre Baumann.
Avec Cheyenne Burais, Noémie Chassagnol, Elly Cluzel, Sarah Escoulan, Florence Esnault, Camille Golfier, Océane Maireaux, Klara Marques de Campos, Sarah Martiniak, Marie Midoux, Alan Pageau, Loelia Pajot, Ioana Rano, Lucie Villemaine, étudiant·e·s de Master 2 arts plastiques UBM et Suzanne Boulet et Vincent Rauel, doctorant·e·s.
PARTENARIAT
Section Arts Plastiques UBM et Centre International d’Art du Paysage de Vassivière. Remerciements à Alexandra McIntosh et à toute l’équipe du CIAP.
PUBLICATION
Anna Consonni (dir.), Pierre Baumann, Suzanne Boulet, Cheyenne Burais, Noémie Chassagnol, Elly Cluzel, Sarah Escoulan, Florence Esnault, Camille Golfier, Océane Maireaux, Klara Marques de Campos, Sarah Martiniak, Marie Midoux, Alan Pageau, Loelia Pajot, Ioana Rano, Vincent Rauel, Lucie Villemaine, Collaborer avec le vivant? Collaborer avec le vivant?, autoédition, Laboratoire des objets libres, Bordeaux, 2022, impression en risogaphie, 100 exemplaires, 52 pages.